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30 avril 2020 4 30 /04 /avril /2020 10:12

Nous vivons actuellement une période inédite dans notre histoire contemporaine. Qui aurait pu imaginer il y a deux mois un confinement aussi long, voire un confinement tout court? Je n'ai jamais utilisé les raccourcis et, à mon avis, on ne peut pas comparer cet événement à une guerre, les anciens combattants pourraient en témoigner. Pour autant ce qui est frappant dans cet épisode insolite, c'est qu'il est universel et qu'il nous interroge très fortement sur notre style de vie et probablement sur notre civilisation. 

En premier lieu, il met en évidence que la liberté n'est pas une évidence et que les gestes quotidiens et anodins de la vie ont une valeur et qu'on ne peut les apprécier finalement que lorsqu'on sait à quel point ils nous manquent : embrasser un proche, se promener dans un parc, aller faire des courses ou encore se rendre sur son lieu de travail. 

Il montre aussi notre capacité à nous remettre en question, à développer en un temps record des chaînes de solidarité et à nous rendre créatifs. C'est aussi l'un des paradoxes de voir que les réseaux sociaux si souvent décriés comme étant un outil d'isolement pouvaient, lorsqu'ils sont utilisés à bon escient, être un lien social très fort. Imaginons un seul instant le même confinement sans la possibilité de se voir et d'échanger comme le permettent whatsapp, teams ... 

Il a permis de souligner l'importance de nos services publics et finalement mis en valeur tous ceux qui sonnent l'alarme depuis longtemps sur leurs conditions de travail et la reconnaissance de leur profession (personnel soignant, enseignants, éboueurs ...). Ce que les gilets jaunes, dispersés dans leurs actions et leurs mobiles, ont essayé de mettre en exergue, la crise sanitaire l'a montré par l'exemple. 

Le développement si rapide du télétravail a prouvé l'efficacité d'une autre manière d'organiser l'économie en limitant les déplacements et en gérant son temps de travail plus librement. Et cela nous interroge sur l'action de l'Homme sur cette planète.

Cette période de confinement a eu ceci de bénéfique qu'elle a réussi l'exploit de faire respirer notre planète. On a tous en tête l'image de Venise où l'on a vu réapparaître tout un écosystème. On a ces images poétiques de daims se promenant en centre ville, à Boissy Saint Léger ou encore les renardeaux au cimetière du Père Lachaise. Assez de symboles forts pour convaincre les plus sceptiques de la nécessité de changer de paradigme si l'on veut sauver notre planète. 

Alors peut-on parler des jours heureux à venir (paradoxal de voir le président utiliser ce slogan de campagne de la France Insoumise)?

Pour ma part, je ne suis jamais vraiment confiant sur la nature humaine. J'avais imaginé la même chose lorsque nous étions touchés par les attentats. Le confinement était alors d'une autre nature : absence de manifestations, peur de se rendre dans des lieux tels que les stades, les salles de concert ou les terrasses de café. Il s'est accompagné également d'une sorte de confinement intellectuel avec une volonté de faire union nationale, quitte à éliminer ce qui fait la vraie valeur ajoutée de notre société : la pluralité des expressions, la satire ...

En tout cas, si l'on doit s'enrichir de cette expérience unique, cela passera par une revalorisation des métiers que l'on sait maintenant (je le dis avec un brin d'ironie) si indispensables. Cela passera aussi par une meilleure prévention des risques sanitaires (car il y aura probablement de nouvelles pandémies). Cela passera j'imagine par la poursuite des luttes sociales. 

Mais il n'y aura de changement que si l'on réinterroge, politiquement mais aussi individuellement, notre rapport à la nature : privilégier les liaisons douces, les circuits courts, favoriser le télétravail pour éviter la saturation de nos réseaux de transports (routes, trains ...), poursuivre les élans de solidarité après le confinement, soutenir nos commerçants, restaurateurs, professionnels des milieux artistiques ... qui ont tellement soufferts économiquement de cette période.

Bref la marche est haute et continuons à rêver à des jours heureux.

 

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L
Bravo Matias, j'ai adoré te lire
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  • MATIAS RODRIGUEZ
  • 1er maire adjoint d'Epinay sous Sénart, chargé de culture, d'accès aux savoirs, de la mémoire des habitants et de la politique de l'Habitat. Délégué au SYAGE et à la CAVY. Administrateur de la SEMGEP(2008-2014)
  • 1er maire adjoint d'Epinay sous Sénart, chargé de culture, d'accès aux savoirs, de la mémoire des habitants et de la politique de l'Habitat. Délégué au SYAGE et à la CAVY. Administrateur de la SEMGEP(2008-2014)

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