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17 avril 2011 7 17 /04 /avril /2011 08:08

Aux cantonales a eu lieu un tsunami, pensent certains. Le FN a joué les trouble fêtes dans les duels annoncés PS UMP. Ce n'est pas une nouveauté car par le passé il avait déjà été l'arbitre d'autres élections en provoquant çà et là des triangulaires. Au fur et à mesure que les partis dominants cherchent à modifier les modes de scrutin pour contrer le danger FN, celui ci semble s'y adapter. Le fait d'avoir durci les conditions d'accès au second tour a été fatal à l'UMP qui s'est trouvé disqualifié dans de nombreux cantons. L'abstention y a été pour beaucoup, car malgré la stabilisation du nombre de votants FN, le pourcentage a augmenté. Le fait nouveau est que là où le vote légitimiste était par tradition élevé et où le vote FN était bas, les choses ont changé. Le vote FN n'est pas un vote d'adhésion et peu d'électeurs seraient favorables au programme économique de Marine Lepen. Il est un vote de rejet à l'égard de deux partis qui se partagent le pouvoir depuis des années et qui, aux yeux des électeurs, à tort ou à raison, ne représentent pas l'espoir en l'avenir. Le comportement des politiques y est pour beaucoup, bien entendu, mais aussi, à mon avis, les modes de scrutin, qui ne favorisent pas l'expression de toutes les sensibilités politiques.

La droite a trouvé ses limites dans son désir d'unité à tout prix. Telle une comète, Sarkozy voulant satisfaire tous les électorats perd ses poussières au fur et à mesure qu'il avance. L'UMP a été formé pour réunir toutes les droites en vue des élections présidentielles mais la droite est plurielle et les cantonales ont mises en exergue une des failles les plus stigmatisantes : le positionnement vis à vis du Front National. Une partie de l'UMP met sur un pied d'égalité FN et PS, parceque, idéologiquement, elle partage une partie des valeurs du FN et imagine pouvoir récupérer son électorat. Une autre partie oppose partis républicains et partis extrémistes et ne cèdent aucun terrain au FN. Les divergences de vue entre les deux tours des cantonales auront laissé des traces et l'hypothèse d'une multiplication des candidatures à droite n'est plus une vue de l'esprit. Christine Boutin et Nicolas Dupont Aignan sont d'ores et déjà candidats. Philippe de Villiers a également marqué ses distances. L'hypothèse d'une candidature centriste se peaufine. Pour moi, le centre est une imposture, surtout avec la réalité du scrutin majoritaire qui oblige à prendre position entre les deux tours. Bayrou aurait pu renverser la tendance s'il s'était retrouvé au deuxième tour contre Nicolas Sarkozy mais quid des légilslatives. En ne choisissant pas ou plutôt en faisant des choix d'alliance à géométrie variable, Bayrou a perdu son électorat de centre droit et de centre gauche pour garder un noyau de fidèles. Morin finira par se retirer de la course surfant sur la popularité de Borloo. Quant à Borloo, il finira par rejoindre Sarkozy avant ou entre les deux tours. La candidature Villepin a le mérite de s'appuyer sur des propositions intéressantes et novatrices mais celui ci n'a pas ou peu de soutien. Si l'on s'en tient aux tendances actuelles, Nicolas Hulot devrait remporter les primaires des écologistes. Dommage que les Verts se soient convertis en un parti centriste présentant un candidat dépolitisé et au discours moralisateur et déconnecté des réalités sociales. Cécile Duflot aurait représenté les valeurs de l'écologie sociale avec plus de panache et plus de crédibilité à mon sens. Le PS,  sous l'influence de Benoit Hamon et de Martine Aubry, a des propositions ancrées à gauche mais les intentions de vote des sympathisants socialistes laissent apparaître que le parti socialiste a opéré sa mue en un parti social-démocrate. DSK, président du FMI, est donné largement gagnant des primaires du PS et s'il est désigné candidat, il s'empressera de rendre les propositions du PS DSK-compatibles en les hiérarchisant. Hollande est en gain de vitesse et représente aussi la droite du PS, mais il a un profil plus rassembleur à gauche. Le Front de gauche semble avoir le vent en poupe mais pourrait pâtir de la personnalité trop stigmatisante de Mélenchon et de l'effet vote utile. La question des alliances est à approfondir car la main tendue au NPA semble hors de propos. Mélenchon souhaite la révolution par les urnes alors que Besancenot souhaite la révolution par la rue. Il faudrait qu'il cesse de focaliser toutes ses attaques sur le PS et miser sur une victoire d'un candidat du PS plus compatible avec ses idées (Aubry, par exemple). Pour que ses idées pèsent entre les deux tours, le Front de Gauche devra avoir un score à deux chiffres, pas impossible si ses propositions sont audacieuses en matière sociale mais paraissent réalisables dans le contexte économique actuel.

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  • MATIAS RODRIGUEZ
  • 1er maire adjoint d'Epinay sous Sénart, chargé de culture, d'accès aux savoirs, de la mémoire des habitants et de la politique de l'Habitat. Délégué au SYAGE et à la CAVY. Administrateur de la SEMGEP(2008-2014)
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