Le spectre du 21 avril 2002 refait son apparition sur la place publique du fait de la date anniversaire et également suite aux sondages donnant Marine Le Pen au deuxième tour dans presque tous les cas de figure proposés. Du coup, reviennent les sempiternelles mises en garde contre d'éventuelles candidatures multiples à gauche. A la manoeuvre, on trouve deux personnalités pour lesquels j'ai par ailleurs beaucoup de respect et de proximité idéologique : Paul Quilès et Marie Noelle Lienemann. Pour ma part, j'ai une autre analyse par rapport au 21 avril. N'oublions jamais que l'abstention avait joué un grand rôle dans la montée des extrèmes. D'ailleurs, l'extrême gauche avait elle même réalisé un score estimable. Je pense également que l'absence d'un leader s'imposant de lui même crée des appels d'air. Le Ps est son propre ennemi. Le congrès de Reims a laissé des traces. Rappelons que Martine Aubry a été élue première secrétaire par défaut et que sa motion n'était arrivé que 3ème après celles de Royal et Delanoë. A un mois du congrès, Delanoë était donné grand gagnant par les sondages et s'il n'avait pas commis l'impair de parler de libéralisme politique, il se serait sûrement imposé. Le pacte entre DSK, Fabius et Aubry a fragilisé la première secrétaire apparaissant comme une candidate de repli. Pour ma part, je pense que les dés étaient pipés dès ce moment là mais que annoncer la candidature de DSK trop tôt aurait incité la gauche du PS à faire acte de candidature. Montebourg s'est empressé d'occuper ce terrain là, mais sa candidature peine à s'imposer malgré beaucoup d'audace dans les propositions. Il paie sans doute son engagement auprès de Ségolène Royal en 2007 puis son ralliement à la motion Aubry qui en fait un candidat opportuniste pour la gauche du PS. Du coup, Mélenchon devrait en profiter, d'autant plus que les 2 candidats charismatiques de l'extrême gauche seront absents (Besancenot et Laguillier) et, de ce fait, le poids du NPA et de LO devrait redevenir marginal. Mélenchon devra, d'une part convaincre un électorat qui lui échappe pour le moment dans les sondages : les classes populaires et, d'autre part, rassurer les classes moyennes en ayant un discours moins clivant.